Article publié par Daugé Txomin – étudiant en 2ème année de BTS Tourisme sur l’année 2024-2025
Voyager dans l’Espace : Les Frontières du Tourisme Spatial et les Obstacles à Surmonter
Les Entreprises Qui Ouvrent la Voie
Depuis quelques années, des entreprises comme Blue Origin, Virgin Galactic, et SpaceX ont lancé des initiatives visant à rendre le tourisme spatial accessible à ceux qui peuvent se le permettre.
Virgin Galactic, fondée par Sir Richard Branson, propose des vols suborbitaux à bord de son vaisseau VSS Unity. Ces vols ne vont pas au-delà de la ligne de Kármán, située à environ 100 km au-dessus de la Terre, qui marque la frontière de l’espace. Les passagers peuvent ainsi expérimenter quelques minutes d’apesanteur et profiter de vues spectaculaires sur la planète.
Blue Origin, dirigée par Jeff Bezos, propose un concept similaire avec son vaisseau New Shepard. Il s’agit également de vols suborbitaux, offrant une expérience similaire à celle de Virgin Galactic, mais avec des temps de vol légèrement plus longs et une approche axée sur la réutilisation de ses fusées.
SpaceX, dirigée par Elon Musk, pousse encore plus loin l’ambition du tourisme spatial avec des projets comme Crew Dragon, un vaisseau capable de transporter des passagers en orbite autour de la Terre, voire jusqu’à la Lune. SpaceX ne se limite donc pas à l’espace proche de la Terre, mais vise à offrir des voyages bien plus longs et ambitieux.²
Les Limites Physiques et Techniques du Voyage Spatial
Si ces entreprises parviennent à ouvrir une nouvelle frontière pour les voyages spatiaux, il existe encore de nombreuses limites à prendre en compte.
1. La Distance et les Temps de Voyage
Les vols suborbitaux proposés par Virgin Galactic ou Blue Origin ne vont pas bien loin dans l’espace. Ils permettent de sortir de l’atmosphère terrestre et d’offrir une vue exceptionnelle sur la planète, mais ils ne vont pas au-delà de la ligne de Kármán. En revanche, les voyages plus longs, comme ceux projetés par SpaceX, qui visent à envoyer des passagers en orbite ou même sur la Lune, impliquent des distances beaucoup plus importantes.
Voyager dans l’espace, c’est s’attaquer à des distances énormes. Par exemple, la Lune est à environ 384 400 km de la Terre, et Mars se trouve à une distance moyenne de 225 millions de km. Atteindre ces destinations, tout en garantissant la sécurité des passagers, nécessitera des avancées technologiques majeures dans les domaines des fusées, du ravitaillement, et de la gestion des ressources humaines en milieu hostile.
Imaginons qu’un jour il soit possible d’atteindre des vitesse se rapprochant de celle de la lumière, pour les passagers voyageant à une vitesse proche de celle de la lumière, le temps s’écoule beaucoup plus lentement : un trajet de plusieurs années-lumière pourrait leur sembler durer seulement quelques heures ou jours. En revanche, pour les observateurs restés sur Terre, le temps continue normalement, et des décennies peuvent s’écouler avant leur retour. Ainsi, un voyageur spatial pourrait revenir après ce qu’il perçoit comme un court voyage, mais découvrir que des générations entières sont passées sur Terre. C’est ce que l’on appelle la dilatation temporelle.
2. Les Effets de l’Absence de Gravité et des Radiations
L’une des principales préoccupations pour les voyages spatiaux prolongés concerne les effets de l’apesanteur sur le corps humain. Les astronautes qui passent plusieurs mois dans l’espace souffrent de pertes musculaires, d’atrophie osseuse et de problèmes circulatoires. Si l’on veut organiser des séjours prolongés dans l’espace, il faudra trouver des solutions pour prévenir ces effets et maintenir la santé des passagers.
Un autre défi majeur réside dans les radiations cosmiques. L’espace est rempli de rayonnements nocifs provenant du Soleil et des autres étoiles, qui peuvent avoir des effets graves sur la santé humaine. Si un voyage spatial au-delà de l’orbite terrestre basse est envisagé, il sera crucial de protéger les passagers contre ces radiations, en développant des technologies de protection efficaces.
3. Le Coût et l’Accessibilité
Bien que le tourisme spatial soit une réalité, il reste encore très coûteux. Les billets pour un vol suborbital sur Virgin Galactic ou Blue Origin coûtent environ 250 000 à 500 000 dollars par personne. Ce prix élevé limite l’accès à un petit nombre de personnes, principalement des ultra-riches. Pour que le tourisme spatial devienne réellement accessible au grand public, les coûts devront baisser, ce qui nécessitera des avancées dans la réutilisation des vaisseaux spatiaux et une économie d’échelle.
De plus, la capacité des vaisseaux actuels à transporter des passagers est encore limitée. Virgin Galactic, par exemple, ne peut transporter que six passagers par vol, ce qui restreint encore la démocratisation de ce type de voyage
Les Limites Éthiques et Sociales du Tourisme Spatial
Le tourisme spatial soulève également des questions éthiques. Les entreprises qui proposent ces vols visent avant tout des profits, mais au prix de l’impact environnemental des lancements de fusées. Ces vols génèrent une pollution atmosphérique et peuvent contribuer à l’épuisement des ressources naturelles.
De plus, à mesure que le tourisme spatial se développe, de nombreux chercheurs se demandent s’il est éthique de permettre à des personnes fortunées de partir en vacances dans l’espace, tandis que des millions de personnes vivent dans des conditions précaires sur Terre.
L’Avenir du Tourisme Spatial : Un Horizons Prometteur, Mais des Défis à Surmonter
Le tourisme spatial est encore jeune, mais il est évident qu’il a un avenir prometteur. Si des entreprises comme SpaceX réussissent à rendre possibles des voyages vers la Lune, Mars, et au-delà, cela pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère de l’exploration humaine. Cependant, cela nécessitera de surmonter des obstacles technologiques, économiques, et éthiques majeurs.
Dans un avenir pas si lointain, il est possible que des vacances dans l’espace deviennent aussi normales que de prendre un avion pour une destination lointaine. Mais pour cela, l’industrie devra continuer à évoluer, tout en restant consciente des enjeux qui l’accompagnent.
En attendant, les voyages suborbitaux et les vols autour de la Terre resteront probablement les options les plus accessibles pour les amateurs d’aventure spatiale.